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Canche-Authie
Généalogie géographique entre Canche et Authie
Histoire de Waben par Albéric de Calonne
1199 - Waben (C. de Valloires)
1203 - Vuaben (Arch. Nationales Teulet)
1205 - Waban (C. de Valloires)
1238 - Waban (Ibidem)
1249 - Wuaben (Ibidem)
1311 - Walben (Aveu de Maintenay)
1608 - Wamben (Quadum)
1650 - Vuaban (Jansson)

On ne douterait pas, en traversant le petit village de Waben, que ce fut jadis un port de pêche et de commerce important.
Les atterrissements de la Manche l'ont isolé de la mer, mais c'était au Moyen-âge la principale ville du Ponthieu après Abbeville et Montreuil.

Une enceinte de murailles et de fossé l'environnait. Les comtes de Ponthieu résidaient souvent au château, dont la fondation remontait aux premiers temps de la domination franque, à en juger par le résultat des fouilles qui furent pratiquées, il y a quelques années sur l'emplacement de cette forteresse.

Le comte Guillaume délivra à l'Abbé de Valloires en 1199, des lettres qui sont datées de son château de Waben (C. de Valloires).
La même année les bourgeois de Waben ayant eu à se plaindre des vexations de leur seigneur, implorèrent la protection du Comte Guillaume et obtinrent une charte commune à peu près semblable à celle d'Abbeville. Cette charte qui comprend trente articles, fixe à cent livres chacune des trois aides légales et impose à tous les habitants, à l'exception de ceux qui demeurent avec leur père, l'obligation de payer un septier d'avoine chaque année. L'avoine sera recueillie à domicile par le mayeur ou par le sergent du comte.
Le pâturage des bestiaux est libre.
Les douze échevins de Waben, qui se renouvelaient le jour de Quasimodo, scellaient les actes d'un sceau rond qui représentait le comte de Ponthieu à cheval, portant un écu bandé d'or et d'azur avec la légende SEL DE LA VILLE ET COMMVNAVTE DE WABEN SVR LA MER.
Ils tenaient leurs audiences tous les vendredis et les plaideurs quand ils ne répondaient pas à l'appel de la cloche qui les avertissait de se rendre à leur banc étaient passibles de 3 sols d'amende.

Il existait des rapports suivis entre les communes de Montreuil et de Waben ; ainsi le jour ou l'on exposait les reliques de Saint-Maclou sur le grand marché, le mayeur et les échevins de Waben veillaient à ce qu'elles fussent fidèlement réintégrées dans la trésorerie de Saint-Sauve et ils avaient coutume d'accepter en cette circonstance quatre cruches de vin que leurs collègues de Montreuil leur offraient.

Le comte Simon de Dommartin ratifia les privilèges de la commune de Waben en 1235 : Philippe de Valois les renouvela en 1345, et Charles VIII en 1488.

Outre l'avenage et le moutonnage les comtes de Ponthieu possédaient des prérogatives considérables à Waben. " Le droit de siège " leur attribuait 8 deniers parisis sur chaque bateau flamand qui y abordait ; les bateaux anglais payaient 8 esterlins et les bateaux normands 8 petits tournois.
Les rois d'Angleterre, ayant succédé aux comtes de Ponthieu, prescrivirent d'armer soigneusement les châteaux de la province ; celui de Waben, qui avait été incendié à l'époque de la bataille de Crécy, reçut au mois de novembre 1366, un connétable aux gages de 12 deniers, six archers à 5 deniers et six archers à 6 deniers. (Nouv. Édit. De Rymer).

Après la réunion du Comte de Ponthieu à la couronne de France, les rois aliénèrent une partie de leurs droits et notamment l'avenage de Waben ; ce droit appartenait, au début du XVIIe à Charles de Lannoy, gouverneur de la ville de Montreuil, qui le donna à l'hôpital des orphelins dont il avait encouragé la fondation.

Les revenus de la maladrerie de Waben, qui était située du lieu-dit la Maillarderie entre Groffliers et Waben , furent attribués à l'hospice de Montreuil en 1680 : ils consistaient en rentes sur les territoires de Campigneulles, d'Airon et du Temple, les salines de Waben avaient une grande réputation, par suites des donations des comtes de Ponthieu, presque toutes les abbayes de la contrée en tiraient le sel nécessaire à leur consommation.

Nous avons dit que les exactions du seigneurs de Waben avaient provoqué l'établissement de la commune. Le seigneur appartenait à une famille d'origine chevaleresque connue depuis Gaulthier de Waben, bienfaiteur de l'abbaye de Dommartin en 1153 dont le fils Eustache servit de témoin dans une charte de Guillaume de Montreuil-Maintenay en 1197.

La fille d'Eustache de Waben, nommée Adeline épousa messire Enguerran de Framezelle ; ils confirmèrent aux maîtres de Dommartin la propriété de la moitié du Bois de Forestel du Bois du Val-de-la-Louve et de la Haie de la Servelle (C. de Dommarin et de Valloires).

Enguerran et Adeline eurent un fils Guillaume de Framezelle ou de Waben qui se servait ordinairement d'un sceau sur lequel on le voyait représenté armé de toutes pièces avec un écu d'azur à trois lions d'or. Il vivait en 1272 et laissa deux fils Jean et Mathieu qui figurent dans le rôle des nobles et fieffés du baillage d'Amiens convoqués pour la guerre le 25 août 1337 (Dom. Grenier).

Au siècle suivant la seigneurie de Waben était en possession de la verdure ; elle relevait de Guillaume de Maintenay et se composait de 340 journaux de bois " en le Servelle " de 32 journaux " au Riez des Cordonnois " de 34 journaux de terre " à la Tourelle de Biaumont ", de 10 journaux de terre " au Grémont " etc… (Aveu de Maintenay).

Après la dame de Renty, la succession des seigneurs de Waben se trouve interrompue jusqu'à l'époque du mariage d'Etienne de Roussé, chevalier ; avec Françoise d'Ailly, fille de Philippe d'Ailly, chevalier, baron, et vicomte de Waben, 4 octobre 1624.

Leurs descendants possédaient aussi les fiels de Bar et de Bellebronne.
En 1733, les habitants de Waben, se voyant dans l'impossibilité de remplir convenablement les charges municipales et d'acquitter les redevances qui étaient imposées à l'échevinage, supplièrent Jean de Roussé de vouloir bien accepter pour lui et pour ses successeurs les fonctions de Maire de Waben, à la condition de payer les redevances qui dépassaient la somme de 100 livres.

L'allée de Saint-Josse-sur-Mer présentant à la cure de Waben ses droits provenaient en partie de la donation d'un archidiacré d'Amiens nommé Guarin et en partie de l'abandon que le chevalier Manassès de Selles lui avait fait en 1128 avec l'agrément de l'évêque d'Amiens ; du comte de Boulogne, de Hugues Tyrel et de Clérembault de Thiembronne.

Ces droits un moment contesté à la fin du douzième siècle, furent solennellement reconnus par l'évêque de Thérouanne et par le comte de Flandre.
La dîme se partageait entre les abbayes de Saint-Josse et de Selincourt. 5C. de Saint-Josse-sur-mer).

Waben était le siège d'une justice royale qui ressortissait de la sénéchaussée de Ponthieu. Le baillage se composait du président, du Lieutenant-criminel, du Lieutenant-particulier d'un assesseur-criminel, d'un procureur du roi et de son substitut, de deux conseillers et du greffier. A la longue, le nombre des officiers diminua et se trouvait réduit au Bailli et à son procureur, lorsque le bailliage fut transféré à Montreuil en 1673.

Archéologie. : L'église de Waben s'élève à la place d'un édifice beaucoup plus important dont on retrouve les fondations dans le cimetière. Les trois chapelles qui y existaient en 1772 se trouvaient dédiées à Saint-Firmin, à Saint-Martin et à Saint-Omer. Des fouilles pratiquées en 1860 dans la propriété de M. Budescot, sous la direction de M. l'Abbé Haigneré, amenèrent la découverte d'un cimetière mérovingien. Les cadavres étaient couchés de l'est à l'ouest dans cinq tranchées parallèles. On recueillit une grande quantité d'objets précieux ; des vases en terre rouge et en terre noire de forme diverses ; un vase ne cuivre et plusieurs ampoules bien conservées ; des boucles en bronze des anneaux des plaques de ceinturon, des attaches de baudriers, des fibules en bronze et en argent ; des colliers en verroterie ou en ambre, des framées des lances, des haches, des scramosase et beaucoup d'autres objets curieux qui figurent dans les vitrines du musée de la ville de Boulogne.
Albéric de Calonne - Histoire du Canton de Montreuil